Les fourmis sont parmi les insectes les plus nombreux de la planète. Leur présence dans la nature et leurs actions sur l’environnement sont essentielles au bon fonctionnement des milieux qu’elles habitent. En nature, la plupart des fourmis survivent à l’hiver enfouies profondément dans le sol. Elles remontent à la surface au printemps et recommencent leurs activités.
Des nettoyeurs de l’environnement
En se nourrissant de déchets organiques, d’insectes ou d’autres animaux morts, les fourmis contribuent activement au nettoyage de l’environnement et donc à son renouvellement.
Les fourmis charpentières par exemple, qui font leurs nids dans le bois mort ou malade, accélèrent significativement le processus de décomposition de cette matière. Après leur passage, elles cèdent la place à des champignons et des bactéries qui s’installent partout dans leurs galeries et dégradent la lignine et la cellulose sur de grandes surfaces.
Des prédatrices et des proies
Les fourmis sont prédatrices d’autres insectes et de leurs œufs. Elles se nourrissent de ravageurs comme les chenilles et protègent également les plantes des pucerons et autres insectes suceurs de sève.
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Dans leur habitat naturel, elles constituent une source de nourriture pour de nombreux invertébrés et vertébrés, dont les oiseaux insectivores. Ainsi, elles font partie intégrante de la chaîne alimentaire.
De véritables laboureurs
En creusant des galeries et des tunnels, les fourmis contribuent à l’aération du sol. Elles travaillent efficacement la terre en transportant des particules et des petits cailloux en surface.
On a longtemps considéré que les meilleurs ingénieurs du sol étaient les vers de terre, oubliant ainsi les autres être vivant tenant ce rôle. On sait maintenant que les fourmis ont également un rôle non négligeable, même dans nos régions.
Des restauratrices de l’écosystème : un exemple concret
L’exemple le plus significatif du rôle des fourmis dans notre écosystème est la restauration de la plaine de la Crau (Bouches du Rhône).
En 2009, une marée noire consécutive à l’effondrement d’un oléoduc a touché la plaine de la Crau et le canal du Centre-Crau. Pour cette plaine de 60 000 hectares, ultime steppe d’Europe occidentale, cet incident était un véritable désastre écologique. De nombreuses espèces animales et végétales, pour certaines uniques en Europe, se sont donc retrouvées en danger. Une véritable menace qui perturbe l’écosystème.
Des professionnels de l’ingénierie écologique se sont donc penchés sur le problème. Et l’une des solutions imaginées a été d’intégrer des fourmis granivores, ainsi que des moutons de Mérinos dans la plaine.
C’est ainsi que quelques 200 fourmis fécondées ont été introduites sur le site. Ces dernières ont directement été placées dans la terre pour qu’elles puissent former leur nid. Le projet, sur trente ans, doit permettre de restaurer, autant que faire se peut, le paysage originel de la steppe façonnée par des millénaires d’interaction entre le climat, les sols pauvres et le pastoralisme ovin.
De quelle manière les fourmis vont-elles participer à la restauration de cet eco-système ?
La fourmi est un animal granivore. Le travail d’une ouvrière consiste à rapporter quotidiennement des graines au nid. Elle parcourt parfois jusqu’à 30 mètres depuis son habitat et ce parfois plusieurs fois par jour. Sur le chemin du retour, certaines graines sont perdues ou rejetées au pied de la fourmilière. Cela permet un large ensemencement qui, à terme, permet la reproduction des espèces végétales tout en redonnant au sol sa configuration d’origine.
C’est sur cela qu’ont compté les professionnels de l’ingénierie écologique pour restaurer le site de la plaine de la Crau. Il en va de même pour les moutons Mérinos : ces derniers transportent de grandes quantités de graines pour se nourrir au quotidien.
Parmi la trentaine d’espèces de fourmis présentes sur la Crau, le choix des chercheurs s’est porté sur la Messor barbarus, fourmi monogyne qui, une fois fécondée, se développe très rapidement et ce sur une vingtaine d’années.
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