Quelles que soient les espèces, les fourmis sont des animaux extrêmement précautionneux du point de vue de la santé. L’objectif de la colonie de s’étendre et de perdurer s’effectue au travers du fait de s’occuper des larves afin qu’elles continuent de grandir, et de la reine afin qu’elle continue de pondre. Pour que cet objectif soit atteint, il est nécessaire qu’aucun membre du nid n’attrape de maladie : si la gyne meure, la colonie ne peut plus se développer, si le couvain meure, il manquera une génération d’ouvrières pour s’occuper du prochain couvain et si les ouvrières meurent, la gyne, ne pouvant pas s’occuper seule d’elle et du couvain, va dépérir et ce sera la fin de la colonie. De plus, dans une vie sociétale comme celle des fourmis, la contagion est extrêmement rapide, il est donc très important pour elles de veiller à ce qu’il n’y ait pas de développement de maladies.

Une hygiène de vie bien cadrée

A l’extérieur, là où les ouvrières partent à la recherche de nourriture, l’environnement est plein de bactéries. Ces bactéries doivent autant que possible ne pas rentrer dans le nid, c’est pourquoi chaque ouvrière en charge de la recherche de nourriture procède à un rituel de nettoyage avant de rentrer dans le nid. Premièrement elle nettoie ses antennes à l’aide d’une sorte de peigne situé sur ses pattes pour enlever les impuretés. Pour finir correctement cette démarche, l’ouvrière nettoie ses pattes avec sa langue, ainsi elle élimine au maximum la possibilité de faire rentre des bactéries dans le nid.

Les endroits où sont situés les nids sont également des lieux où peuvent proliférer des bactéries, particulièrement sur le couvain qui n’est pas en constant déplacement. Pour éviter que le couvain soit la proie des bactéries, des microbes et moisissures, les ouvrières en charge de celui-ci le nettoie presque constamment en lui appliquant un liquide riche en antibiotique produit dans leur thorax. Cet antibiotique à la capacité d’éliminer l’ensemble de ces microbes et bactéries.

Une véritable trousse à pharmacie

Comme dit plus haut les fourmis possèdent des glandes dans le thorax qui leur permettent de fabriquer un antibiotique, servant principalement à recouvrir le couvain afin d’empêcher la prolifération de microbes. Mais ce n’est pas la seule substance produite par les fourmis qui peut servir à se protéger des bactéries. En effet, l’acide formique, qui sert d’ordinaire à se protéger des intrus ou à former des pistes chargées de phéromones pour la recherche de la nourriture, est également un très puissant désinfectant. Pour nous, il peut être assimilé à de l’eau de javel.

De plus, les fourmis sont également les seuls insectes capables de reconnaître les éléments végétaux qui pourrait servir de désinfectant, capacité que peu d’animaux possèdent. Par exemple, certaines espèces, telles que Myrmica rubra, utilisent la résine de cicatrisation des conifères dans la construction de leur nid en dôme afin de purifier l’ensemble du nid. Jusqu’à 20 kg ont pu être retrouvé dans certains nids.

Gestion des déchets et des décès

Comme les êtres humains les fourmis éloignent leurs déchets afin d’éviter la prolifération des bactéries. Dans toutes les espèces, les déchets sont jetés à l’extérieur du nid, ainsi ils peuvent pourrir sans risque pour la colonie. Même avec un colonie domestique, on observe ce comportement. Parfois même, les déchets peuvent être triés selon leurs rôles ensuite dans la nature. Étonnamment, contrairement au déjection des êtres humains qui contiennent de nombreuses bactéries dangereuses, celles des fourmis ne doivent pas représenter un danger. En effet, il a été montré que, bien que les fourmis aient une poubelle externe, elles pouvaient faire leurs excréments à l’intérieur du nid, dans un coin spécifique, sans avoir besoins de les sortir.

De la même manière que les restes d’animaux morts sont ôtés très rapidement du nid afin d’éviter la prolifération de bactéries et d’acariens, les cadavres de fourmis sont jetés très rapidement dans la même déchetterie déjà évoquée. Ce processus s’avère être même encore plus poussé, car les fourmis ont la capacité de sentir que leur fin de vie approche : vieillesse ou contamination. Ces fourmis en fin de vie s’en vont donc du nid pour mourir à l’extérieur, un processus durant lequel elles évitent tout contact avec les autres membres du nid, quels qu’ils soient, dans le but de limiter au maximum tout risque de contamination.

Conclusion

L’importance d’une hygiène de vie saine et antibactérienne est une notion innée chez les fourmis car elle leur permet de protéger la colonie pour que celle-ci perdure. C’est un comportement très organisé qui est nécessaire au maintien de la colonie. Probablement a-t-on beaucoup à apprendre de ces petites bêtes qui se protègent et se soignent tout naturellement. D’ailleurs, les chercheurs se penchent sur la composition des antibiotiques produits par les fourmis pour trouver de nouveaux antibiotiques efficaces (le corps s’habituant trop rapidement à ceux sur le marché). La fourmi est véritablement un être très évolué aux comportements et capacités extraordinaires.

Sources

Passera, L. (2017). Le monde fascinant des fourmis. Chamalières: Grenouille Editions.

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