L’organisation spécifique d’une colonie est toujours un élément très enrichissant : l’évolution biologique des fourmis « champignonnistes » du genre Atta permet d’observer un comportement au sein de la fourmilière particulièrement impressionnant. En effet, ces fourmis dîtes champignonnistes vivent en relation de symbiose avec un champignon qu’elles cultivent, ce qui rend leur organisation sociale extrêmement importante.
La symbiose, qu’est-ce que c’est ?
Symbiose : nom féminin, du grec sumbiôsis, sumbioûn, vivre ensemble. Association étroite entre deux ou plusieurs organismes, mutuellement bénéfique voire indispensable à leur survie. (La symbiose est fréquente entre les micro-organismes [symbiote] et des plantes ou des animaux).
Relation marquée par une union très étroite et très harmonieuse.
La symbiose est ici effectuée entre deux êtres vivants (la colonie de fourmis et le champignon) qui dépendent mutuellement l’un de l’autre pour leur survie. C’est ce qu’on appelle du mutualisme symbiotique : chaque partie du système contribue à la survie de l’autre, nécessitant en retour que l’autre fasse de même. La colonie de fourmis se nourrit d’une partie du champignon appelé mycélium, ce qui leur est possible uniquement car elles cultivent le champignon en lui apportant et en lui renouvelant du substrat végétal.
L’intérêt tout particulier d’observer cette symbiose vient du fait que ce n’est pas le comportement seul de la colonie qui sera un objet d’étude mais son interaction avec un être complètement différent : un champignon. Contrairement à la majorité des espèces de fourmis, qui se nourrissent de proies, formant ainsi une relation à sens unique (la proie est la nourriture des fourmis, les fourmis n’apporte rien à la proie), cette espèce présente une relation cyclique (le champignon est la nourriture des fourmis, les fourmis sont les cultivatrices et les multiplicatrices du champignon).
Une organisation spécifique
Le champignon est un être vivant nécessitant des conditions de maintien et de culture extrêmement exigeantes. Pour se développer idéalement, le champignon a besoin d’une température et d’une hygrométrie très spécifique, le nid est donc construit en fonction de ces besoins. Dans la fourmilière, l’air est renouvelé de manière passive, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de courant d’air mais que les gaz produit par le champignon s’évacuent aisément, laissant place à de l’air frais.
Cependant, il arrive que les conditions extérieures se modifient, le nid est donc construit de manière à pouvoir plus ou moins ouvrir ou fermer les entrées d’air et d’humidité et il y a des galeries creusées sous terre pour pouvoir déplacer le champignon aisément entre la surface du sol et 6 mètres de profondeur.
Une hiérarchisation pour une meilleur répartition des tâches
Le champignon se développe sur un substrat constitué de matière végétale que les fourmis entretiennent en ramassant quotidiennement de grandes quantité de feuilles (plusieurs kilos lorsque la colonie a atteint une taille adulte). Afin d’être plus efficaces, elles déblaient intégralement le chemin entre la source de végétaux sélectionnés et le nid, ainsi, toutes les ouvrières dont le rôle est de couper les feuilles peuvent amener avec rapidité la quantité nécessaire à l’entretien journalier du substrat.
En effet, c’est une espèce possédant un très fort polymorphisme, un rôle spécifique étant attribué à chaque sous-caste. Les minors, ou jardinières, s’occupent du couvain et d’entretenir le substrat en transformant les végétaux apportés par les medias en les broyant et en les faisant macérer grâce à des enzymes, elles jettent également le substrat « ancien » dans un endroit éloigné de la fourmilière. Les medias, ou coupeuses de feuille, s’occupent de récolter les végétaux mais aussi de construire et de rénover les différentes galeries constituant le nid. Les majors, ou soldats, tiennent un rôle de garde à l’intérieur et à l’extérieur de la fourmilière. Les premiers nés peuvent rester proche de la reine afin de la protéger, puis, quand la colonie sera agrandie, ils se positionneront sur le chemin déblayé de la récolte afin de repousser les éventuels intrus. Les majors ont de très grandes mandibules, ce qui ne les rend pas sécurisant dans le cadre de la manipulation avec des êtres humains.
En élevage
Il existe certaines colonies de ce type en fourmis dans un cadre artificiel, soit chez des particuliers soit chez des professionnels tels que des zoos. Etant donné que, contrairement à dans la nature, la colonie ne peut pas creuser un nombre indéfini de galerie afin de pouvoir répondre, quels que soient les conditions extérieures, à tous les besoins du champignon, les éleveurs sont dans l’obligation de trouver les conditions optimales et de les maintenir constante.
Il s’agit de trouver l’équilibre parfait entre la température, l’hygrométrie et la nourriture quotidienne. L’idéal est de leur proposer un milieu dans lequel elle peuvent gérer le maximum d’élément, ainsi qu’elles le font dans la nature. La plupart du temps, elles ont un premier milieu, correspondant à leur milieu d’origine, chauffé, ventilé et humidifié comme leur milieu d’origine, dans lequel est ajouté un cloche (leur nid) qu’elles peuvent modifier selon leur besoin (boucher des trous pour limiter les courants d’air, apporter du substrat minéral humide pour augmenter l’humidité, etc…).
Elles demandent tout de même une présence quotidienne afin de vérifier que les paramètres sont bien respectés et de leur apporter le feuillage dont elles ont besoin quotidiennement (afin d’être utilisé, elles ont besoin que ce feuillage soient frais). Etant donné la concentration d’éléments promptes à la pourriture avec le substrat « ancien », il est important de nettoyer régulièrement leur espace de déchetterie afin d’éviter la prolifération d’acariens.
Source
https://passion-entomologie.fr
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