Durant leurs apprentissages, tous les enfants ont besoin de se confronter à du réel pour s’impliquer au mieux dans les activités et faciliter l’encodage des informations. Les fourmis sont un élément réel que l’on peut intégrer dans l’univers d’apprentissage de l’enfant. Leur fonctionnement particulier permettra de travailler différents apprentissages autour de l’univers du vivant.

Avoir des fourmis en classe, c’est la possibilité d’aborder des sujets infinis, et pas seulement autour du monde du vivant. C’est également un très bon exemple de vie en communauté à comprendre pour évoluer soi-même parmi les autres.

Le cycle de la vie

Dans une colonie de fourmis, à l’instar de notre monde, chaque jour il y a des naissances et des morts. Cette notion de naissance et de mort peut être difficile à comprendre pour les enfants car ils n’en ont pas l’expérience. En observant les fourmis, il se rendra compte que l’œuf pondu par la gyne met un certain temps avant de se transformer en larve, puis en nymphe puis en fourmi. Il pourra observer que, après leur naissance, les fourmis mettent également du temps avant de prendre leur couleur définitive. Enfin, après un certain temps de vie, il verra les fourmis mourir et être portée par les autres dans une déchetterie. Ce sera l’occasion d’apprendre que la mort fait partie intégrante du cycle de la vie.

Une évolution visible au jour le jour

Dans un nid, il y a chaque jour des évolutions : nouvelles pontes, évolution du couvain, naissance, etc… Particulièrement avec des espèces à développement rapide, telles que les Messor, il est facilement possible de comptabiliser l’évolution par le nombre d’œufs et le nombre de fourmis par exemple. La numération est un élément extrêmement concret, qui fait partie du quotidien des apprentissages quel que soit l’âge.

La présence de castes …

Chez toutes les espèces, les fourmis sexuées naissent lorsque la colonie est en capacité d’assumer un tel membre car leur production a un coût énergétique important. Ces fourmis sont plus grosses que la moyennes des ouvrières et possèdent des ailes, leur fabrication demande donc plus de temps et de ressources à la colonie. Par ailleurs, leur rôle principal est d’attendre les essaimages, elles ne prennent donc pas de place dans les activités de la fourmilière. Leurs naissances sont souvent proches de la période de reproduction pour éviter qu’elles restent longtemps dans le nid. Il peut arriver qu’une colonie produise des sexuées en élevage, ce qui pourra être l’occasion d’expliquer ce phénomène, mais, dans tous les cas, il y aura au moins une sexuée dans la colonie : la gyne. La gyne possède des différences nettes avec les ouvrières, ce qui permet de différencier les deux castes principale (sexuée et non-sexuée).

…Et la présence de sous-castes chez certaines espèces

Chez certaines espèces, telles que les Messor, il existe également des sous-castes : minime, minor, media, major. En étudiant celles-ci, vous aurez la possibilité de comprendre que, selon sa sous-caste, une fourmi peut avoir différentes fonctions. En effet, de par leur taille, les majors sont en capacité de broyer certaines grosses graines pour nourrir la colonie. Ce sera l’occasion de découvrir qu’il est normal d’assigner des tâches à chacun selon ses capacités physiques, sans signifier pour autant que certains ont moins de valeur que d’autres.

Une grande capacité d’orientation

Les fourmis possèdent un grand sens de l’orientation pour pouvoir se déplacer de plusieurs dizaines de mètres à l’extérieur de leur nid pour trouver les ressources nécessaires à la survie de la colonie. Pour se faire elles traitent un grande nombre d’informations en même temps : ce qu’elles perçoivent visuellement, le souvenir qu’elles ont du trajet déjà fait, la position du soleil et le trajet balisé que leurs pairs ont déjà fait. De plus, elles doivent adapter ces informations à la manière dont elles se déplacent car elles ne se déplacent pas que vers l’avant. Elles savent également se déplacer à reculons et donc réinterpréter les informations prises en regardant vers l’avant pour se déplacer dans le sens inverse. Tout aussi surprenant, elles peuvent se déplacer sur le côté, ce qui demande une grande coordination motrice en plus du traitement des informations concernant le trajet. En ayant une colonie de fourmis en classe, vous aurez l’occasion de faire de nombreuses séance d’observation autour du sens de l’orientation.

Le tri de nourriture

Toutes les espèces choisiront des aliments qu’elles privilégieront à d’autres. Contrairement à nous, la raison pour laquelle la colonie effectue ce tri n’est pas qu’une affaire de goût : première, les fourmis ne mangeront pas des aliments qui pourraient les mettre en danger, mais aussi, elles choisissent certains aliments pour éviter des pénuries.

Sur un même territoire, plusieurs colonies peuvent être présente. Si toutes les colonies se nourrissent du même aliment, il en sera plus disponible pour personne. C’est une des théories pour expliquer ce comportement si particulier qui se manifeste particulièrement chez les Messor. Les Messor se nourrissent de graines et font des « greniers », dans leurs greniers, en plus de choisir les graines qu’elles apportent, elles rangent les graines par catégories, et là, la raison de ce comportement reste encore inconnu. Avoir cette espèce de fourmis en classe développera l’esprit de recherche des élèves lorsqu’ils construiront l’expérience permettant de définir le régime alimentaire de leur colonie.

D’autres espèces, aux habitudes alimentaires différentes, mettent en place des stratégies pour ne pas épuiser les ressources comme les Attas qui ne mangent pas deux jours de suite les mêmes feuilles et qui se limitent à une certaine quantité lors de la récolte journalière. Ainsi les arbres ne sont pas dépouillés et peuvent continuer de grandir pour fournir de nouvelles feuilles rapidement. Les fourmis sont un bel exemple de compréhension de la durabilité. Peut-être que les imiter est notre avenir ?

La chaîne alimentaire

Observer les fourmis en classe, c’est aussi un moyen d’expliquer et de comprendre le système de la chaîne alimentaire. Manger et être manger, c’est le commun d’une très grande partie des êtres vivants de la planète. En étudiant les fourmis, on se rend compte que celles-ci sont un bel exemple de chainon : ces insectes sont de très bons prédateurs mais sont aussi bien souvent des proies. Pour nourrir la colonie, certaines fourmis chassent : elles s’attaquent à plusieurs à un insecte qui fera un festin pour toutes leurs congénères. Mais, à toutes les échelles, elles sont également chassées : araignées, tamanoirs, ours… Autant de risques de se faire manger.

Reparlons des Attas, leur place dans la chaine alimentaire est un peu particulière car elles ne se nourrissent que d’un seul aliment : un champignon. Pour qu’il se développe, il a besoin d’être nourri mais ne peut pas accéder à sa nourriture, c’est pourquoi les Attas s’en occupent. Ainsi, ces fourmis modifient l’expression : nourrir pour se nourrir.

Conclusion

Les sources d’apprentissages en observant les fourmis et en les étudiant sont multiples et variées, en parcourant ce blog, vous aurez l’occasion d’apprendre plein de chose qui passionnerait vos élèves, comme, par exemple, le rôle que joue les fourmis dans les évolutions robotiques. Alors n’attendez plus, lancez-vous dans l’élevage de fourmis en classe, vous apprendrez autant que vos élèves !

Source

https://lejournal.cnrs.fr/articles/lextraordinaire-sens-de-lorientation-des-fourmis

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